Personnes démunies ou en grande difficulté

“Plusieurs millions de personnes, du clochard à l’ouvrier non qualifié, ont des difficultés d’accès aux soins. Du fait de leurs difficultés financières, d’un manque de conscience de la nécessité de se soigner et des contraintes d’accès aux soins, elles sont exposées à des problèmes graves de santé. L’hôpital public, sous la pression financière, recentre ses activités sur le plateau technique et devient peu adapté à la prise en charge d’individus en grande difficulté sociale. C’est pourquoi de nombreux dispositifs de lutte contre la précarité se sont mis en place depuis ces dix dernières années”. Résumé du livre “l’accès aux soins des personnes démunies” par Brigitte Ménoret, éditions harmattan, 1998.

Les ostéopathes pratiquant uniquement ce métier se sont poser la question : Est ce éthiquement acceptable de laisser hors du champs des soins ostéopathiques, un nombre important de nos concitoyens ?

Persuadés du bien fondé et de l’efficacité de leur pratique dans un domaine de compétence bien déterminé, en de nombreuses places de France, ce sont créées des associations ostéopathiques et solidaires militantes afin de permettre un accès à l’ostéopathie, pour tous.
Beaucoup de ces associations se sont regroupées au sein de Fédosoli, une fédération dont le but est de fabriquer un grand réseaux sur l’ensemble du territoire pour que toute personne démunie ou en grande difficulté (sociale ou sanitaire) trouve un lieu d’accueil ostéopathique. Ainsi les ostéopathes qui travaillent bénévolement permettent à des personnes pauvres, dans la précarité ou vivant l’exclusion de bénéficier de ce soin.

De plus, dans notre pays, ce soin ne rentre pas dans le système de protection sociale et, même si de plus en plus d’assurances complémentaires santé offrent un remboursement partiel des séances d’ostéopathie, beaucoup se trouve écarté des bienfaits de l’ostéopathie et des économies induites par une amélioration durable de nombreux dysfonctionnements ostéo-articulaires et tissulaires.

Les ostéopathes travaillent manuellement sur le corps du patient pour retrouver les endroits marqués par les traumatismes ou épreuves, physiques, métaboliques et psychologiques que la vie parfois fait subir.
Par leur savoir-faire, ils permettent aux corps meurtris de retrouver une équilibre, une fonction et un bien-être. Les personnes démunies ou en grande difficulté ont parfois oublié la sensation de calme que procure un corps détendu, parfois même il existe chez eux un déni du corps. L’ostéopathe, à travers son action sur le corps, peut réanimer l’espoir en un mieux-être. En collaboration avec les autres intervenants de la santé et du social, il espère apporter une aide constructive à une personne qui vit la dans la difficulté ou l’incertitude, au quotidien.

Les enquêtes (rapport de 1993 de Christian Ursulet) montrent que les inégalités s’accroissent pour les soins les plus chers ou les plus mal couverts.
Un rapport du Credes (2013) :
Le nombre de personnes cumulant en France précarité sociale et médicale est évalué à 500 000. Environ 8 millions de personnes pauvres en France.
Il existe une augmentation des inégalités sociales entre les deux extrêmes.
La grande pauvreté est difficilement enrayée par notre système de protection sociale.L’emploi protège de la pauvreté néanmoins, une personne en emploi sur 15 est pauvre. Les personnes marquées par un éloignement du marché du travail voient leur risque de basculer dans la grande pauvreté et la précarité nettement augmenté.