Editorial

Editorial de mai juin juillet 2025.

Toucher l’espoir !

Ostéopathes solidaires, ostéopathes, parce que vous réveillez l’espoir dans les corps, pourquoi ne pas réveiller l’espoir au sein d’une humanité troublée par de multiples dérives.

L’espoir d’un monde meilleur paraît toujours une utopie… Sûrement, mais j’aimerais vous raconter une légende intitulée les deux loups, celle  qu’un vieil amérindien qui décide de raconter la vie à ses petits enfants :

« Une grande bataille se joue, deux loups se confrontent : Un des deux loups est méchant, il est la peur, la colère, l’envie, la peine, l’arrogance, l’avidité, le mensonge, l’orgueil etc.. l’autre est bon, il est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la vérité, la confiance, la générosité, la compassion etc… La même bataille se joue en chacun de nous, de vous. Après un moment de silence, un des enfants dit alors « Grand papa, lequel des deux loups gagne ? »

Le vieux Cherokee répondit simplement «  Celui que tu nourris. ».

Un pape, dit le pape du bout du monde, s’est engagé. « Il faut toucher le pauvre » cette phrase qu’il lançait ne peut que nous interpeller.

Un médecin révolté par ce qui se passe à Gaza s’est levé. Au péril de sa santé il a fait deux mois de grève de la faim et a parcouru la France pour alerter sur la situation catastrophique que vivent enfants, femmes et hommes de ce territoire, un combat humanitaire. Ayant trouvé des relais pour poursuivre son engagement, il a décidé de s’alimenter.

Ce même médecin était venu donner une conférence intitulé « Mal à dire, maladie, à la croisée des touchers » lors des deuxièmes journées de FédOsoli à Montpellier en 2012.

Sans se prendre pour une avant garde, les ostéopathes portent en eux ce mystère qui pousse à aller vers l’autre, qui pousse à l’empathie.

Levinas a proposé une approche éthique qui place la rencontre avec l’autre au cœur de notre existence. Pour lui, la philosophie ne peut se réduire à une quête de la vérité abstraite, mais doit être enracinée dans les relations humaines.

En ce sens, l’autre devient une source de richesse qui nous pousse à dépasser nos limites.

« Jamais nous ne nous sentons exister qu’après avoir pris contact avec les autres » disait en 1948 Merleau-Ponty.

Réveiller l’espoir en l’autre n’est ce pas, alors, toucher l’espoir en nous ?

Prendre contact avec l’autre c’est prendre contact avec son corps et à travers lui avec son esprit, sa vie mais aussi son environnement, son monde.

Réveiller cette « pulsion » celle d’être acteur de notre destin, de notre vie mais aussi de l’histoire de notre environnement et de notre monde, quel défi magnifique !

S’impliquer d’une façon où d’une autre dans les dysfonctionnements du monde n’est il pas un prolongement éthique et manifeste de notre « nature » d’ostéopathe ?

L’espoir est toujours à portée de main !

Dans l’histoire de l’humanité, il y a eu de nombreux moments qui ont soulevé une confiance renouvelée en une vie plus juste, un quotidien meilleur. Il y a eu des révolutions qui ont suscité élan et liesse. Même si ces espoirs ont été plus ou moins déçus, les gens se sont sentis portés par un mouvement collectif, une aspiration, vivant ainsi un temps qui ouvrait d’autres horizons.

L’espoir, vous pouvez le toucher pour vous, pour les autres, tous les autres. Quelle ambition n’est ce pas ? Un imaginaire à créer, des ponts entre réalité et imaginaire à construire… peut-être, c’est à vous de le dire, de le faire.  

Merleau-Ponty encore : « Chacun est seul et personne ne peut se passer des autres, non seulement pour son utilité (…) mais aussi pour son bonheur. »

Il s’agit bien de cela,  un message que Fédosoli souhaite vous passer.

Comme le dit la chanteuse griotte sénégalaise Coumba Gawlo,  « Mais, y a de la vie, y a de l’amour aussi »