Editorial

Editorial exceptionnel

Et maintenant

FédOsoli possède en son nom le mot solidarité. 

La solidarité nous constituent.

Les ostéopathes investis dans le soin aux personnes démunies ou en grande difficulté le vivent comme tel.

La solidarité est un acte et les quelque 15 000 consultations données chaque année sont là pour en attester. 

Pour des nourrissons, des enfants, des personnes en situation de handicap, des personnes ayant subies des violences, des personnes vivant dans la pauvreté, la précarité ou l’exclusion, la solidarité se meut en fraternité quand la rencontre arrive entre un corps abimé et des mains à l’écoute et bienfaisantes.

En tant que citoyen que vous êtes, vous avez fait votre devoir en allant voter pour votre député(e).

FédOsoli tout en respectant sa charte éthique et sa neutralité politique vous avait laissé un message celui de prêter la plus grande attention à cette valeur qu’est la fraternité. 

Persiste une période de changements, d’incertitudes. Les crispations, les divisions, les difficultés, les dangers sont présents, l’espoir aussi ! Pour lui, il sera d’autant plus essentiel de préserver ce lien, à la fois moral et affectif, qui unit les individus de ce pays.

Le souhait de Fédosoli, fidèle à sa vocation, est plus que jamais de promouvoir la fraternité, cet élément essentiel à notre devise républicaine. 

Confiant en votre capacité à mobiliser tête, cœur et tripes pour notre futur commun, FédOsoli se tourne vers l’avenir avec optimisme.

Le comité d’action de FédOsoli (Fédération Ostéopathie Solidarité)

Editorial mai juin juillet 2024

Mémoires qui se croisent.

La mémoire, ce champs mental des savoirs faire, des connaissances et des souvenirs est d’actualités plurielles…

Si l’ostéopathie fête les 150 ans de sa naissance,  les peintres se rappellent qu’il y a un siècle et demi les impressionnistes révolutonnaient leur art.

Il y a 80 ans, les troupes alliées débarquent en Normandie et apportent au front de l’Est le complément qui verra la chute d’un régime de folie noire.

La mémoire est multiforme, elle sert bien souvent d’alibi pour habiller le présent. On trouve toujours un évènement qui fera écho à notre réalité du moment et qui sera utilisé pour faire passer un message.

Ne sera t il pas utile, alors, de ne pas se laisser emporter par le souvenir et de porter un regard critique sur le dit message ?

150 ans d’ostéopathie, cela ne peut pas nous laisser indifférent nous autres « soignants par la main » qui, peut-être, par notre toucher percevons dans les tissus une mémoire corporelle, le corps conservant les traces de nos émotions et ces émotions refoulées pouvant transformer certaines endroits de notre chair, en muraille.  

Les débats qui marquent cet anniversaire sont nombreux au sein de nos diverses instances, ils se centrent sur la tradition qui fait appel à la mémoire et sur la modernité. Passionnons nous pour ces discussions, elles nous ouvrent des perspectives pour l’avenir d’une ostéopathie vivante et vivifiante!

Toutefois je vous propose de jeter votre regard sur une autre mémoire, une mémoire incarnée en vous, celle de l’enseignement que vous avez reçu ou acquis et qui vous amène à une pratique singulière. Plein de choses apprises qui sont devenues des savoirs faire, des connaissances des souvenirs ancrés en vous, elles déterminent votre patte.

Et puis… au fur et à mesure des jours, un jour plus qu’un autre, une drôle de sensation peut émerger…  C’est comme si cette mémoire s’évaporait laissant place à une main comme autonome, une main actrice sur un corps outragé, un corps brisé, un corps martyrisé, mais un corps alors libéré.

Paris ne s’est pas fait en un jour et votre main prendra son temps pour transformer le praticien en artiste. Curiosité, confiance et patience sont les véhicules pour ce D-day à venir. Votre main, comme celle du peintre réalisé qui guide le pinceau, votre main accomplira des miracles … Les mains du miracle ce livre de Joseph Kessel qui racontent une histoire vraie, celle d’un thérapeute finlandais Felix Kersten spécialisé dans « les massages thérapeutiques » qui a soigné Heinrich Himmler et a obtenu de sa part la libération de milliers de prisonniers des camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale.

Et nous voilà revenus à cet autre anniversaire où le message véhiculé met en avant les atrocités présentes et les peurs qui rôdent aujourd’hui, peur de la guerre, peur de l’autre.

Le monde est un tout, comme le corps est un tout,  un tout pluriel,  pluriel les tissus et les systèmes, pluriel les hommes et les femmes, pluriel les pays, mais, ayons conscience que nous avons un destin commun, des enjeux à partager, une harmonie à désirer.

Ne faut il pas développer un ensemble de relations à d’autres cultures qui ferait résonnance à ce qu’Hannah Arendt appelait « la pluralité », qui n’a rien à voir avec un quelconque relativisme, mais qui conçoit le monde, selon une caractéristique qui est souvent citée, non pas comme ce qui est au-dessus de nous ou derrière nous, mais entre nous. “Le domaine public, monde commun, nous rassemble mais aussi nous empêche, pour ainsi dire, de tomber les uns sur les autres” (Condition de l’homme moderne. Calman Lévy).

Un message qui, du débarquement de juin 44, nous aiderait à arriver sur une plage amenant à un pacifisme éthiquement réaliste.

Cerise sur le gâteau d’après une étude de l’Inserm publiée en 2017 et modifiée en 2019, il existe une mémoire du futur. Si intuitivement nous associons mémoire et passé, cette étude montre que nous avons une capacité à élaborer des scénarios plausibles pour le futur, constitués de pensées, d’images et d’actions. Ceux-ci ne peuvent prendre forme que sur la base des représentations du passé. La mémoire du futur fait appel à notre mémoire épisodique celle des moments personnellement vécus et à la mémoire sémantique celle du langage et des connaissances sur le monde et sur soi ((https://www.inserm.fr/dossier/memoire/)

Alors mémoires, aide nous à penser l’avenir dans l’empathie et la solidarité, la fraternité et la paix !