Du fait de l’objectif de notre association à savoir “l’ostéopathie pour tous” et des préoccupations de nos membres, nous avons la volonté d’agir pour l’accès aux soins en général et pour l’accès aux soins ostéopathiques en particulier.
Nous l’estimons en danger suite au rapport conjoint du HCAAM, du HCFIPS et du HCFEA sur le redressement durable de la sécurité sociale (juillet 2025) et au PLFSS 2026.
En respectant profondément les prérogatives des associations socio-professionnelles ou des syndicats, il n’est pas envisageable pour nous de rester inactif vis-à -vis des inquiétudes concernant l’accès aux soins en particulier des personnes démunies ou en grande difficulté.
Ainsi nous avons pris l’initiative d’envoyer une lettre à divers députés et sénateurs en charge des affaires sociales et aux présidents de groupes parlementaires, afin de les alerter sur la problématique induite par certaines préconisations du rapport cité ci dessus.
Vous trouverez ci dessous la lettre envoyée :
La Fédération Ostéopathie Solidarité (FédOsoli), regroupe des associations, des collectifs et des ostéopathes bénévoles engagés depuis 15 ans auprès des personnes démunies ou en grande difficulté. (fedosoli.org). Elle représente la voix caritative de l’ostéopathie.
Chaque semaine, environ 400 ostéopathes bénévoles sont mobilisés, chaque année plus de 6 000 consultations sont effectuées en partenariat avec diverses structures caritatives dans toute la France (Médecins du Monde, Croix rouge, Restau du cœur, Lits haltes soins Santé, Olympe de gouges Secours populaire, Centre communaux, Pouponnières, Secours catholique etc…).
Objet : Accès aux soins, accès aux soins ostéopathiques,
Si la Fédération Ostéopathie Solidarité (FédOsoli) s’inquiète, avec bien d’autres acteurs de la santé, sur l’impact que pourrait avoir le plan de redressement des comptes publiques sur l’accès aux soins en particulier celui des populations les plus fragiles, aujourd’hui, elle souhaite vous alerter sur la menace qui pèse sur l’accès aux soins ostéopathiques et sur les conséquences néfastes que cette menace fait peser sur la santé de nos concitoyens et les dépenses de santé :
FédOsoli comme l’ensemble du monde ostéopathique est perplexe devant le rapport conjoint du HCAAM, du HCFIPS et du HCFEA sur le redressement durable de la sécurité sociale qui a formulé une recommandation préoccupante : l’exclusion des soins ostéopathiques des contrats solidaires et responsables.
Rappelons que l’ostéopathie est une profession régie par la loi depuis 2002, soumise à une formation de 5 ans par des organismes agréés, intégrée depuis octobre 2024 au Répertoire Partagé des Professionnels intervenant dans le champ de la Santé et de plus en plus présente, dans les CPTS, pôle de santé, hôpitaux, cliniques ou services de soins.
Rappelons qu’un Français sur deux a déjà consulté un ostéopathe et que les consultations ostéopathiques ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
Rappelons que, dans de nombreux territoires, les ostéopathes sont parfois les seuls professionnels du système de santé encore présents. Leur rôle en matière d’accueil, de triage et de prévention devient essentiel pour soutenir un système de santé sous tension.
Rappelons que les soins ostéopathiques permettent de maintenir ou d’améliorer l’état de santé des patients, comme le reconnaît l’Annexe I du Référentiel d’activités et de compétences.
Rappelons qu’au delà de leur implication dans la prise en charge des troubles musculo-squelettiques et des douleurs chroniques, les ostéopathes s’engagent également sur la question de la santé mentale, désignée grande cause nationale pour 2025.
L’expérience des ostéopathes sur le terrain depuis 15 ans, auprès de personnes dont la santé mentale est altérée, montre que l’ostéopathie peut être une ressource précieuse, en soulageant le corps, elle favorise le mieux-être, la socialisation et le lien aux autres.
Rappelons qu’en octobre dernier, une proposition similaire avait déjà émergé lors de l’examen du budget de la sécurité sociale. Elle avait suscité une mobilisation d’ampleur avec la campagne “TOUCHE PAS À MON OSTÉO”, réunissant plus de 30 associations dont 6 nationales et la Fédération des étudiants, plus de 7 000 ostéopathes signataires d’une pétition, aux côtés de 18 000 patients, en moins d’un mois.
Si cette recommandation venait à devenir effective :
– Elle fragiliserait encore davantage l’accès aux soins ostéopathiques pour une population pauvre ou précaire mais aussi pour toute une frange de la population celle qui ne peut compter que sur faibles revenus.
– Elle entrainerait soit une aggravation des inégalités d’accès aux soins, avec une baisse du pouvoir d’achat pour les patients contraints d’opter pour des couvertures complémentaires plus coûteuses, ou de financer eux-mêmes leurs soins, soit un renoncement pur et simple aux soins ostéopathiques, pour celles et ceux dont la situation financière ne permet plus aucun reste à charge.
– Elle entrainerait un surcoût pour les comptes de la sécurité sociale car en privant les patients d’un soin qu’ils considèrent comme efficace un aggravation de symptômes et une dégradation de la santé des patients risquent fort de survenir favorisant alors des dépenses supplémentaires (examens complémentaires, consultations de spécialistes, opérations chirurgicales etc…) .
Madame, Monsieur…. « aucune personne ne peut faire l’objet de discrimination dans l’accès à la prévention ou aux soins », comme le rappelle l’article L1110-3 du Code de la santé publique (modifié par la loi n°2002-295 du 2 mars 2022 – art. 5).
C’est pourquoi les organisations membres de la FédOsoli s’engagent pour un accès à l’ostéopathie pour toutes et tous, et c’est pourquoi nous vous écrivons aujourd’hui.
Nos ostéopathes solidaires sont bénévoles et nos associations ne reçoivent aucun financement public. Notre profession assume déjà une part importante des conséquences du défaut de couverture des patients. Nous ne pourrions aller au-delà si la situation venait à se détériorer.
Nous avons confiance dans votre capacité d’analyse et votre sensibilité à ces enjeux.
Nous restons à votre disposition pour toute rencontre utile à un dialogue constructif.
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur le Député, l’expression de notre très haute considération.